vendredi 30 novembre 2012

Band of Friends - New Morning (Paris) - 29 novembre 2012


Depuis le décès de Rory Gallagher il y a 17 ans, la prolifération de tribute band et groupes en hommage au guitariste n'ont cessé de proliférer. En quelque sorte ce sont eux les gardiens de l'héritage gallagherien. Eux qui perpétuent son histoire et sa légende.
Band of Friends ne date pas d'aujourd'hui, initialement le groupe s'était formé en 2002 pour une tournée française (qui s'est par la suite étendue à d'autres pays européen) et c'est Gwyn Ashton qui officiait au poste de guitariste.
Fin 2011, Gerry McAvoy a annoncé qu'il quittait Nine Below Zero après 20 années de collaboration. The Band of Friends nouvelle mouture pris alors forme. Avec Ted McKenna à la batterie et le guitariste néelandais Marcel Scherpenzeel (véritable encyclopédie vivante du jeu de l'irlandais) et bien sûr Gerry McAvoy à la basse.
Ce 29 novembre 2012 la formation faisait étape dans la capitale au New Morning. Ce fut l'occasion de voir ce que cette bande de potes avait dans le ventre.


Comme ils s'en défendent sur leur site et comme le souligne l'accroche sur l'affiche du concert. Band of Friends est la célébration de la musique de Rory Gallagher et non un tribute band monté par des fans. Ça peut paraître bête comme ça mais le fait de le justifier permet sans doute de ne pas amalgamer la formation avec les nombreux tributes band en activité. Un argument qui explique sûrement pourquoi cette tournée rencontre un franc succès. Le public étant au rendez-vous à chacune des dates, y compris lors de ce concert du New Morning. 

N'ayant pas la setlist en tête je peux seulement dire que le groupe a entamé le concert avec The Last of The Independent puis en vrac The Continental Op, Do You Read Me, Off The Handle, Bought & Sold, Calling Card, Moonchild, Bad Penny, Philby, Follow Me, Tattoo'd Lady, A Million Miles Away, Shadow Play et Bullfrog Blues en guise de rappel.  
D'emblée ce qui frappe c'est la dimension de leader prise par Gerry McAvoy. Véritable chauffeur de foule et bout en train ne manquant jamais de faire appel à sa mémoire pour raconter des anecdotes succulentes pour détendre l’atmosphère. Ce concert prend effectivement des airs de célébration.

Musicalement il est clair que d'avoir une des sections rythmiques ayant accompagné Rory Gallagher de 1978 à 1981, aide à s'immerger encore plus dans ce concert. Tout du long l'ombre du défunt guitariste nous accompagne, que ce soit par la setlist et le son de guitare de Marcel Scherpenzeel qui a le bon goût de ne pas en faire des tonnes dans le mimétisme.

Vous l'aurez compris, Band of Friends est un groupe qui tient sa promesse de nous rappelez au bon souvenir de Rory Gallagher. Si ils passent près de chez vous, foncez !!!

vendredi 17 août 2012

Sad News !!!

1949-2012
Le claviériste Lou Martin est décédé ce jour, vendredi 17 août 2012. Malade depuis quelque temps et paralysé d'un côté, le pianiste a perdu son combat contre la maladie. Selon ses proches il serait parti paisiblement.

C'est en juillet 1972 que Lou intègre le Rory Gallagher Band. Introduit par le batteur Rod De'Ath avec qui il jouait au sein du groupe Killing Floor (groupe ayant notamment accompagné le bluesman Freddie King). L'apport des claviers de Lou Martin à la musique de Rory Gallagher va permettre d'étoffer le son et de varier les styles. Il participera à l'enregistrement de 4 albums du guitariste irlandais: Blueprint (1973), Tattoo (1973), Against The Grain (1975), Calling Card (1976) et un album live avec le non moins célèbre Irish Tour'74 (1974).
Il quittera Rory Gallagher en 1978 suite à la volonté de ce dernier de revenir au format trio (sans clavier). On retrouvera par la suite Lou Martin aux côtés de Chuck Berry en 1979 le temps d'une tournée. Puis il ira former le groupe Ramrod avec Rod De'Ath sans rencontrer le succès escompté.
Il reviendra furtivement aux côtés de Rory Gallagher mais ne réintégrera toutefois pas son groupe en jouant sur un titre de l'album Defender (1987) et sur Fresh Evidence (1990).

Après le décès de Rory Gallagher en 1995, il participera aux côtés des autres musiciens à un vibrant hommage au défunt guitariste lors de l'édition de 1996 du festival Rockpalast.

Lou venait d'avoir 63 ans le 12 août dernier...

lundi 4 juin 2012

Live Taste (1971)


1. Sugar Mama - 8:10
2. Gamblin' Blues - 6:18
3. I Feel So Good (Part 1) - 3:39
4. I Feel So Good (Part II) - 4.00
5. Catfish - 9:30
6. Same Old Story - 5:42

Lorsque le power trio Taste se sépare après son dernier concert (cf. 31 décembre 1970 à Belfast) il laisse derrière lui deux albums studios Taste et On The Boards mais aucun opus Live alors que la formation était surtout réputée pour ses prouesses scéniques.
Profitant de la déception de cette séparation et avant la naissance de l'engouement pour la carrière solo de son ancien leader - Polydor bat le fer pendant qu'il est encore chaud en sortant Live Taste, se passant au passage de l'autorisation des membres du trio (à savoir Rory Gallagher, John wilson et Richard McCracken).

Enregistré le 31 août 1970 au Casino de Montreux (Suisse) lors de son fameux Festival Jazz, Live Taste n'en reprend toutefois pas l'intégralité. On notera au passage que sur les titres retenus aucun n'est issus du dernier opus en date de la formation (cf. On The Boards). Seule Same Old Story est une compo originale, alors que les quatre autres titres sont de vieux standards blues. Sugar Mama étant un titre de Tampa Red (même si c'est la version de Howlin' Wolf qui a servi de base pour la reprise du trio ), Gamblin' Blues un titre du bluesman texan Lil'Son Jackson, I Feel So Good (volontairement coupé en deux parties pour tenir sur le vinyle) est un titre de Big Bill Broonsy et Catfish n'est autre que le standard Catfish Blues de Robert Petway qui a été très largement popularisé par Muddy Waters.


Même si le concert est incomplet l'album Live montre largement ce que pouvait être un concert de Taste MKII. La prestation est très bonne... on est loin de se douter qu'il y avait des tensions au sein de la formation à cette époque. A contrario de Cream dont l'ego de ses membres était décuplé par les drogues - rendant la qualité des prestations aléatoire - les membres du trio irlandais savaient suffisamment faire preuve de professionnalisme pour offrir de bonnes prestations tout en cachant les tensions internes.

L'unique défaut de Live Taste est son aspect bricolé (impression renforcée par la pochette) et sa tracklist minimaliste qui à la rigueur aurait pu être comblée par l'ajout de titres provenant d'autres concerts de la formation. D'autant plus dommage car Live Taste demeure quarante ans après sa sortie, l'unique album live de qualité du trio dans la catalogue officiel.

jeudi 8 mars 2012

Gerry McAvoy & Pete Chrisp: Riding Shotgun (2005)


Je n'avais pas encore abordé les ouvrages écrits sur Rory Gallagher. C'est désormais chose faite avec Riding Shotgun, l'autobiographie de Gerry McAvoy co écrite avec le journaliste Pete Chrisp. A l'heure où j'écrit ces lignes, une traduction française de l'ouvrage serait envisagé chez les éditions Camion Blanc.
Bien que traitant du célèbre guitariste, il est bon de préciser qu'il s'agit avant tout de l'autobiographie de son bassiste - Gerry McAvoy. Comme l'indique le sous titre, le livre retrace les 35 ans de carrière du bassiste aux côtés de Rory ainsi qu'au sein du groupe Nine Below Zero.

Contrairement à d'autres ouvrages traitant du guitariste, McAvoy traite ouvertement des rapports qui le liaient à Gallagher. N'hésitant pas à briser certains tabous - le rapport de Rory avec les femmes et son addiction à l'alcool et aux médicaments notamment. Des sujets généralement passés sous silence. Un livre d'une grande transparence, ce qui expliquerait qu'il soit très controversé au près de certaines personnes, dont Donal Gallagher (Manager et frère de Rory) qui en 2006 dira qu'il s'agit d'un "Disgraceful Book" (traduction: un livre honteux) et d'une insulte envers la mémoire de son frère. Une accusation grave qui se base sur deux déclarations faites par Gerry dans son livre. Des déclarations qui sont par ailleurs plus de l'ordre de la supputation qu'autre chose. Lorsque l'on prend le parti de tout dire, il est certain que cela peut déplaire à certains. Mais à aucun moment le livre de Gerry McAvoy n’entache l'image du guitariste. Il soulève certaines zones d'ombres (les histoires de salaires notamment) mais prend majoritairement le parti de souligner les qualités de Gallagher en tant que musicien, leader et ami.

Evidemment dans une autobiographie, l'auteur se donne toujours le beau rôle. Mais McAvoy n'en garde pas moins un côté autocritique, faisant preuve de remords notamment lorsqu'il aborde la descente aux enfers de Rory. Difficile par exemple de ne pas avoir les yeux embués lorsqu'il raconte la réunion mettant un terme définitif à vingt années de collaboration et les remords qui ont suivis cette décision.

A vrai dire le seul défaut de ce livre sont les quelques erreurs factuelles que l'on trouve dans certains chapitres. A titre d'exemple, Gerry racontant que l'album avorté de 1978 aurait du s'appeler Torch, alors qu'il s'agit en fait du nom de celui avorté en 1986. Mais au delà de ça, le livre fourmille d'anecdotes croustillantes qui font passer du rire aux larmes et rendent sa lecture agréable.

Riding Shotgun n'est pas la biographie définitive de Rory Gallagher. Mais il s'agit certainement du témoignage le plus sincère par un des membres de premier plan. Et n'en déplaise à Donal Gallagher, ce livre fait parti des ouvrages indispensables.




mardi 21 février 2012

Best Of et compiles en tout genre...

On ne le dira jamais assez, pour découvrir un artiste rien ne vaut l'écoute d'un album studio représentatif. Dans le cas de Rory Gallagher on conseillera bien souvent de commencer par un Live tant la réputation du bonhomme est forte dans ce domaine. Le format restrictif et formaté du best of fait que l'on passe bien souvent à la trappe des morceaux plus obscurs mais qui ne sont pas dénués d'intérêts.
Généralement on se base sur les singles, les titres ayant été majoritairement diffusés à la radio. Le cas de Gallagher est assez spécial puisque le musicien se refusera toujours de sortir des singles de peur de se voir résumer à un titre en particulier.
Cela n'empêchera pas pourtant que de nombreuses compiles voient le jour, même du vivant du musicien. Cette chronique a pour but de répertorier certaines d'entres elles et de pointer leurs qualités et leurs faiblesses.



Face 1:

1. Used to Be 5:06
2. Sinner Boy 5:30
3. For The Last Time 6:34
4. Hands Up 5:24
5. Just The Smile 3:40

Face 2:

1. Crest Of The Wave 5:22
2. I'm Not Awake Yet 5:38
3. There's A Light 5:59
4. I Fall Apart 5:10
5. Don't Know Where I'm Going 2:45 

Parue en 1975, cette première véritable compile best of baptisée Sinner... and Saint regroupe avec plus ou moins de pertinence certains titres des deux premiers LP de Gallagher à savoir Rory Gallagher (1971) et Deuce. La sortie de cette compile intervient au moment du changement de maison de disque pour Chrysalis. On peut y voir là une manœuvre de Polydor pour parasiter la sortie de Against The Grain et aussi pour surfer sur la vague de succès qu'a engendré la sortie du Live Irish Tour'74.
Malgré une bonne côte de sympathie au près des fans, elle n'a jamais été rééditée en CD, elle demeure donc un véritable objet collector pour celui qui la possède. Ceci dit cela reste encore relativement facile de se la procurer.


1. Don't Start Me To Talkin'
2. The Loop
3. Calling Card
4. Heaven's Gate
5. At The Depot
6. Brute Force & Ignorance
7. Loanshark Blues
8. I Could've Had Religion
9. Ride On Red Ride On
10. I Wonder Who
11. Seven Days

Il faudra par la suite attendre 1992, pour voir la publication d'une autre compile. Fait surprenant cette dernière sortira avec l'accord de Rory Gallagher - sous le nom de Edged in Blue. Elle tend à retracer la facette blues du musicien, comme le fera plus tard après son décès la compile sortie sans la permission des ayants droits A Blues Day For The Blues. Un revirement surprenant de la part de Gallagher, qui peut s'expliquer par la réception mitigée de ses deux ultimes albums studios Fresh Evidence mais surtout Defender, l'album du retour aux racines blues sortie dans l'indifférence générale. 


1. Loanshark Blues
2. Bought and Sold
3. Bad Penny
4. Cruise On Out
5. Crest Of The Wave
6. I'm Not Surprise
7. Unmilitary Two-Steps
8. Alexis
9. Edged In Blue
10. They Don't Make Them Like You Anymore
11. The Devil Made Me To Do It
12. Too Much Alcohol (Live)
13. I Could've Had Religion (Live)
14. Shin Kicker (Live)

Sortie en 1998, cette compilation ne doit pas être confondue avec celle de 92 car comprenant un titre ressemblant: Etched in Blue. A l'inverse de Edged in Blue qui tendait à retracer la facette blues de Rory Gallagher, celle-ci propose une vision d'ensemble de la carrière du musicien par le biais de 14 titres dont 3 live. Sans réelle soucis de cohérence on retrouve des titres connus du musicien ainsi que certains plus obscurs. Une compile qui aujourd'hui est un peu obsolète car ne proposant rien de véritablement inédit en comparaison des trois best of qui sont sortis quelques années après.



CD 1:

1. Big Guns
2. What's Going On
3. Tattoo'd Lady
4. Bad Penny
5. Shadow Play
6. Kickback City
7. Bourbon
8. Sinnerboy
9. Used to Be
10. Goin' to my Hometown
11. Bullfrog Blues
12. Messin' with the Kid

CD 2:

1. The Loop
2. Born on the Wrong Side of Time
3. A Million Miles Away
4. Calling Card
5. Out on the Western Plain
6. Lonesome Highway
7. Just The Smile
8. I'm Not Awake Yet
9. Daughter Of The Everglades
10. I'll Admit You're Gone
11. The King of Zydeco
12. They Don't Make Them Like You Anymore

Paru en 2005, Big Guns: The Very Best Of of Rory Gallagher a d’emblée été présenté comme étant le Best of définitif du musicien irlandais. Il est vrai qu'il englobe une grande partie de la carrière de Rory. Y compris l'époque Taste représentée par des titres comme What's Going On ou Born On The Wrong Side Of Time. La part belle a aussi été fait aux inédits comme cette version de Sinnerboy de l'époque Taste ainsi que les versions lives jamais publiées de Bullfrog Blues et Messin' with the kid. Au delà de la diversité que le Best of nous offre, on peut regretter toutefois les choix fait quant au remixage de certains titres. A titre d'exemple Bad Penny se voit ici dénué du lyrisme qui faisait son charme sur l'album Top Priority, par la mise en retrait des parties lead au profit des parties de Coral Sitar.
Un best of intéressant donc, mais loin d'être la compilation ultime qui était promise.

Pour accompagner la sortie du Best of Big Guns, un mini documentaire de 6 min a été crée avec des témoignages de personnalités que l'on retrouve par ailleurs dans le documentaire Ghost Blues paru en 2010. 

On retrouve ce mini documentaire dans les bonus du DVD Live at Cork Opera House (1987) paru en 2006.

 



CD 1:

1. Follow Me
2. Moonchild
3. Bought & Sold
4. Laundromat
5. Bad Penny
6. Edged in Blue
7. Brute Force and Ignorance (Live)
8. I Fall Apart
9. Loanshark Blues
10. Who's That Coming
11. As The Crow Flies (Live)
12. Barley & Grape Rag
13. Lonesome Highway Refraining
14. Out on the Western Plain

CD 2:

1. In Your Town
2. Philby
3. Slumming Angel
4. Continental Op
5. Cradle Rock
6. A Million Miles Away
7. Wheels Within Wheels
8. Crest Of A Wave
9. They Don't Make Them Like You Anymore
10. Walk On Hot Coals
11. Shadow Play
12. I Could've Had Religion (Live)
13. Tattoo'd Lady (Live)
14. Bullfrog Blues (Live)

Pour commémorer les 60 ans de Rory Gallagher en 2008, Donal Gallagher a eu l'idée de sortir un second best of qui servirait de complément à un livre de tablatures pour guitare. The Essential Rory Gallagher est donc un énième best of sur le guitariste, le deuxième après le Best Of Big Guns qui offre une vue d'ensemble sur la discographie du musicien. A l'exception de la période de Taste qui n'est pas représentée, la tracklist reprend dans les grandes largeurs la discographie de Rory en y incluant même des titres de ses trois albums lives. Aucune modification n'est à déplorer dans la structure des titres, ce qui est plutôt réjouissant. Le choix des morceaux aussi se veut assez judicieux même si il n'y a aucune cohérence dans l'ordre de la tracklist, ils sont assez variés par rapport aux compilations précédentes pour éviter de faire doublons. 


Si il ne peut se targuer d'être le best of définitif sur le musicien, il peut clairement faire office d'introduction au près des novices ou des amateurs qui veulent avoir une vision embryonnaire de l'oeuvre de l'irlandais.


CD 1:

1. Follow Me
2. Shinkicker
3. Do You Read Me
4. Bought & Sold
5. Loanshark Blues
6. In Your Town
7. Calling Card
8. A Million Miles Away
9. Walk On Hot Coals
10. I Fall Apart
11. Tattoo'd Lady
12. Crest Of A Wave

CD2:

1. Bad Penny
2. Overnight Bag
3. Philby
4. Shadow Play
5. Moonchild
6. They Don't Make Them Like You Anymore
7. Edged In Blue
8. Wheels Within Wheels
9. Out On The Western Plain
10. Out Of My Mind
11. Barley & Grape Rag
12. Lonesome Highway


Même pas 5 années séparent ce best of Crest of A Wave des deux autres existants. En plus de se coltiner la pire pochette d'album de toutes les sorties officielles, ce best of fait doublons avec les deux précédents de part la tracklist qui reprend sensiblement les mêmes titres. Unique fait inédit et qui doit justifier la parution de l'objet est la publication de la version des sessions de l'album avorté de 1977/1978 du titre Overnight Bag  pour la première fois dans la discographie officielle. Titre que l'on retrouve dans la récente sortie Notes From San Francisco parue en 2011.
Crest Of A Wave est donc un objet tout à fait dispensable surtout quand on possède l'un des deux Best of précédent.

lundi 9 janvier 2012

Participation Discographique n°2: The London Muddy Waters Sessions (1972)


1. Blind Man Blues
2. Key to the Highway
3. Young Fashioned Ways
4. I'm Gonna Move To The Outskirts Of Town
5. Who's Gonna Be Your Sweet Man When I'm Gone
6. Walkin' Blues
7. I'm Rready
8. Sad Sad Day
9. I Don't Know Why

Personnel: Muddy Waters (vocals, slide guitar); Rosetta Hightower (vocals); Sam Lawhorn, Rory Gallagher (guitar); Carey Bell Harrington (harmonica); Seldon Powell (tenor saxophone); Ernie Royal, Joe Newman (trumpet); Garnett Brown (trombone); Steve Winwood, George Fortune (piano, organ); Rick Grech (bass); Mitch Mitchell, Herbie Lovelle (drums).


 En 1971 l'idée de réunir la crème des musiciens anglais autour d'un grand nom du blues avait fait recette avec The London Howlin' Wolf Sessions, réunissant autour du vieux loup des musiciens aussi réputés que Eric Clapton, Steve Winwood ou encore Charlie Watts. Un an plus tard The London Muddy Waters Sessions reprend ce principe en changeant toutefois le personnel. A la guitare lead on ne retrouve plus Clapton mais Rory Gallagher. Un choix qui déconcerta un peu à l'époque mais à y regarder de plus près le choix était plus judicieux qu'il n'y paraît. Que ce soit au travers de reprises (ex: Catfish sur le premier LP de Taste) ou à travers son jeu rugueux au bottleneck, la filiation entre Muddy Waters et le guitariste irlandais est évidente.

Ces sessions d'enregistrements se sont déroulées en parallèle avec des dates que Rory devait assurer chaque soirs. Les sessions étaient alors suspendu jusqu'à son retour, Gallagher étant bien souvent à la limite d'être en retard. Donal Gallagher (frère et manager de Rory) se souvient: "Il avait un concert cette nuit là à Leicester, qui est à 100 miles de Londres. Je me rappelle que nous avons vraiment brûler du pneu pour rentrer à Londres. Rory était bouleversé. Mais quand je suis rentré dans le studio, Muddy se tenait debout avec un verre de champagne pour lui. Un absolu gentleman."


Si la réunion de tant de musiciens d'exceptions promettait quelque chose d'exceptionnelle sur la papier, force est d'avouer que The London Muddy Waters Sessions est bien en dessous de son prédécesseur. En cause le mixage de l'album, les musiciens ne correspondant pas vraiment au style de Muddy. Même Rory qui transcende généralement les standards du géant de Chicago en solo, semble intimidé et muselé par l'importance de l'évènement. A aucun moment Gallagher ne surprend, se contentant de se fondre dans le groupe sans jamais vraiment donner le meilleur de lui même.
A retenir de ces sessions, le titre Who's Gonna Be Your Sweet Man When I'm Gone que Rory reprendra sous le nom I Wonder Who de la plus belle des manières sur le magistral Irish Tour '74.


Deux après la sortie de The London Muddy Waters Sessions, une compilation d'outtakes de The London Howlin' Wolf Session et de The London Muddy Waters Sessions est sortie sous le nom de London Revisited. On retrouve à nouveau Rory Gallagher dans la partie consacrée aux sessions avec Muddy Waters.