mercredi 15 septembre 2010

Taste - On the boards (1970)

Le swing de l'Eire.

























1."What's Going On" - 3:37
2."Railway and Gun" - 3:38
3."It's Happened Before, It'll Happen Again" - 6:33
4."If the Day was Any Longer" - 2:10
5."Morning Sun" - 2:39
6."Eat My Words" - 3:47
7."On the Boards" - 6:02
8."If I Don't Sing I'll Cry" - 2:40
9."See Here" - 3:05
10."I'll Remember" - 3:02


Second et ultime opus studio du power trio irlandais, On the Boards se démarque de son prédécesseur par ses incursions Jazz. On peut y voir là sûrement une certaine prise de pouvoir ou influence de Richard McCracken et surtout John Wilson. Même si ces derniers ne signent aucun titre sur l'album, laissant le travail de songwriting encore une fois à Rory Gallagher. Il faut aussi préciser que Rory à cette époque s'intéressait énormément au Jazz, et vouait une grande admiration aux grands souffleurs que sont John Coltrane mais surtout Ornette Coleman et Eric Dolphy. Autre moment déterminant dans la formation musicale de Rory Gallagher: sa rencontre avec Captain Beefheart en 1967. Ce dernier lui conseillera de s'éloigner de l'académisme et de multiplier les prises de risques. Quitte à jouer faux. Une approche et une philosophie de la musique qui va considérablement marquer le jeune irlandais. Et c'est sous l'impulsion de ce dernier qu'il se lancera dans l'apprentissage du saxophone. Un instrument qui sera à l'honneur sur On The Boards et que l'on retrouvera à de rares exceptions sur les premiers albums solo de Rory Gallagher. Le guitariste admettra plus tard qu'il s'est définitivement détourné de cet instrument, car il nécessite une pratique intensive quotidienne qui le détournerait trop de la guitare.


Le titre What's Going On qui ouvre l'album est un Rock solide avec un riff typiquement Gallagherien. Un grand standard qui sera abondamment joué sur scène jusqu'au split du trio. Railway and Gun est un blues assez atypique avec une rythmique en fingerpicking, le titre bascule ensuite dans un shuffle électrique pour ensuite revenir à la rythmique de départ. Its' Happened Before, It'll Happen Again est la grande surprise de l'album. Un titre Jazz audacieux où Rory met en pratique les enseignements de Captain Beefheart. A savoir prendre des risques. Si son solo de saxophone ne restera pas dans les anales. On peut saluer tout de même la capacité du musicien à proposer un enregistrement après seulement quelques mois de pratique de l'instrument. If The Day Was Any Longer marque les premiers pas de Rory Gallagher à l'harmonica. Un titre sympathique à défaut d'être mémorable. Morning Sun clot la première face avec un riff qui n'est pas sans rappeler celui du titre d'ouverture. Au passage il sera allègrement pompé par le guitariste Brian May de Queen . La face 2 s'ouvre sur Eat My Words, le premier d'une longue série de titre où le guitariste expose son jeu agressif au bottleneck. Retour ensuite au Jazz avec On The Boards avec encore une fois l'utilisation du saxophone, mais dans une veine plus contemplative. If I Don't Sing I'll Cry est un titre anecdotique pour ne pas dire médiocre, que ce soit au niveau de la musique et des paroles. Purement un titre remplissage. See Here est d'un autre niveau. Avec Hail sur le précédent opus il exposait ses talents à la guitare acoustique. Avec See Here il franchit encore une étape. Son jeu dans le domaine ne fera que s'améliorer au fil des années au points de devenir un modèle du genre. I'll Remember clot la face 2 et l'album sur un rythme jazzy.

En choisissant de s'immerger dans le Jazz la formation a accouché d'un album riche et varié. Avec quelques ratés cependant, la face 2 est un peu plus faible que la première à mon sens. Si On The Boards met un terme à la production discographique du groupe, l'aventure Taste ne s'arrête pour autant pas là. Le groupe partira ensuite en tournée aux États-Unis en première partie de Blind Faith. Et les tensions entre les membres du groupe ne feront que s'accroitre. Des tensions sur l'orientation musicale mais aussi avec le management de Eddie Kennedy qui escroquera les musiciens. Cette histoire marquera durablement Rory, le laissant sans le sou pour produire son premier LP solo et le rendra intransigeant envers toutes personnes essayant de s'immiscer entre lui et sa musique. Mais ceci est une autre histoire...






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