vendredi 22 octobre 2010

Irish Tour (1974)

Ladies and Gentlemen... Rory Gallagher !!!





1.Cradle Rock
2.I Wonder Who - 7'53
3.Tattoo'd Lady - 5'02
4.Too Much Alcohol - 8'29
5.As the Crow Flies - 5'51
6.A Million Miles Away - 9'36
7.Walk on Hot Coals - 11'30
8.Who's That Coming ? - 10'10
9.Stompin' Ground (After Hours) - 5'22
10.Maritime - 0'33

En 1974, Rory Gallagher n'est plus à présenter... cela fait alors 4 ans qu'il a quitté le power trio Taste avec lequel il a connu la reconnaissance ultime lors du Festival de l'île de Wight en août 1970 et qu'il s'est lancé dans une carrière solo des plus prometteuse. Avec déjà 4 albums au compteur et un live (le fameux Live in Europe) Rory remet le couvert avec une tournée intense à travers l'Irlande dont deux dates serviront de support pour ce deuxième album live.

Initialement baptisé Irish Tour 74' il sera rebaptisé Irish Tour lors de sa réédition CD et verra son contenu légèrement modifié avec le remplacement du titre Just a Little Bit par un court instrumental d'une trentaine de seconde Maritime. De plus sa jaquette d'origine d'un gris très sobre est remplacé par une photo de Rory guitare en main semblant plus dater de la fin des 70's.

Pochette du LP Original

Dès les premières notes le ton est donné, le son de la strat au vernis élimé investi l'espace et retient directement l'attention. Rory lance alors le riff explosif de Cradle Rock nouveau titre issu de l'album Tattoo. Le moment de grâce de ce morceau reste sûrement le passage au bottleneck, où Rory chante à l'unisson avec sa guitare (une des nombreuses caractéristique du jeu de l'irlandais).

Rory présente alors son groupe composé de Rod De' Ath (batterie), Lou Martin(clavier) et de l'inséparable Gerry Mc Avoy (basse) qui est sûrement la meilleure formation avec laquelle le guitariste irlandais a pu évoluer au cours de sa carrière.

Gallagher se fait alors plaisir en reprenant un titre d'une de ses idoles (Muddy Waters) avec I Wonder Who... un slow blues où Rory fait part de son amour pour le Blues et expose sa virtuosité à travers des bends dégoulinant de feeling et de rage.

Le disque se poursuit avec toujours autant d'intensité avec notamment un de ses titres les plus forts Tattoo'd Lady issu lui aussi de l'album Tattoo où Rory se fend d'un solo d'anthologie.
Too Much Alcohol reprise du bluesman J.B Hutto que Rory reprend d'habitude en acoustique est reprise, ici, à l'électrique dans une version non pas dénué d'intérêt mais qui souffre un peu de la comparaison avec les versions habituelles.

Avec As the Crow Flies reprise de Tony Joe White, Gallagher prouve quel guitariste doué et éclectique il pouvait être. Avec sa National Resonator, il fait sonner ce titre acoustique avec autant d'énergie, que les titres les plus Rock de son répertoire.



Sur A Million Miles Away une nouvelle facette de son talent peu reconnu et bien trop éclipsé par ses talents de guitariste apparaît à savoir ses talents de parolier. Avec ce titre Rory crée un hymne à la solitude. Assis au comptoir du Bar d'un hôtel il se sent à des "millions de kilomètres naviguant comme une épave dans une baie balayée par le vent". Connaissant un peu la personnalité solitaire de Gallagher ces paroles ont tout du texte autobiographique.
Bien sûr la musique n'est pas en reste Rory demeure toujours aussi brillant et habile dans son art et propose, ici, une version puissante et une perfection qu'il atteindra rarement sur ce titre lors des tournées qui suivront.Les autres musiciens aussi se démarque sur ce titre avec notamment un splendide solo d'orgue de Lou Martin.

Sur les titanesques Walk on Hot Coals et Who's that Coming ?, Rory transcende l'auditoire, prouvant (si il est utile de le rappeler) quel virtuose il était.

Ce Irish Tour perd malheureusement un peu de sa magie et de sa cohérence avec Stompin' Ground (After Hours) un titre studio mis en fin d'album ainsi que le court instrumental Maritime qui achève ce live d'une drôle de manière.
Malgré ce petit détail Irish Tour demeure un sommet dans la discographie de Rory Gallagher que tout fan se doit de posséder.









jeudi 21 octobre 2010

Tattoo (1973)



1. Tattoo'd Lady - 4'41
2. Cradle Rock - 6'17
3. 20:20 Vision - 4'04
4. They Don't Make Them Like You Anymore - 4'07
5. Livin' Like a Trucker - 4'24
6. Sleep On a Clothes Line - 5'15
7. Who's That Coming - 7'15
8. A Million Miles Away - 6'57
9. Admit It - 4'23

Bonus tracks de la réédition de 2000:

1. Tucson, Arizona - 3'51
2. Just A Little Bit - 7'43



Seulement quelques mois après la sortie d'un Blueprint inégal, le Rory Gallagher retourne en studio en août 1973, pour donner naissance au deuxième album studio du quartette et 4ème album solo de Rory Gallagher.




L'album s'ouvre sur Tattoo'd Lady, véritable classique inusable du répertoire de Rory. Il sera tant interprété sur scène qu'on en oubliera presque l'originale. Moins pêchue que celle du live Irish Tour '74 par exemple, la version studio aura le mérite de montrer la cohésion du groupe, les claviers de Lou Martin s’insérant "enfin" dans la section rythmique.  
Cradle Rock quant à lui joue la carte de l'agressivité, prouvant ainsi que l'ajout des claviers ne gomme pas pour autant le tranchant de la guitare. Les parties de bottleneck en phrasé chanté sont tout bonnement jouissives. Avec ce titre Gallagher tient une véritable bombe scénique !


22:20 vision revient à du plus conventionnel et raffiné. Un titre acoustique avec quelques traits de slide et d'harmonica le tout soutenu par des interventions subtiles de Lou Martin.
Le Jazz refait son apparition sous les traits de They Don't Make Them Like You Anymore. Un morceau qui n'est pas sans rappeler l'époque Taste, avec la seule différence où seul Rory et Lou font étalage de leur virtuosité. Les parties guitare/clavier jouées à l'unisson constituent l'intérêt majeur de ce titre.




Contrairement à ce que l'on pourrait penser sur le titre Livin' Like A Trucker - hymne pour les voyageurs solitaires- le son de wah wah ne provient pas de la guitare de Rory. En effet n'appréciant que très peu cet accessoire, il incombe alors à Lou Martin de jouer ce rythme de wah wah sur un clavinet Hohner.


Sleep On A Clothes Line est un shuffle Blues enjoué, sympathique à défaut d'être original. Il rappel un peu Hands Off présent sur l'album précédent.


Il faudra donc attendre Who's That Coming pour entendre Rory jouer de la guitare resonator (La fameuse National Triolian 1932). Il entamme le riff au bottleneck sur sa national avant de laisser place à la slide électrique et au groupe. Le genre de morceau de bravoure que seul Rory était capable de composer. Un titre qui prendra pleinement sens sur scène et notamment lors du fameux Irish Tour '74. A noter en léger fond sonore le retour du clavinet et de la wah wah de Lou Martin.


Pochette Originale
A Million Miles Away est Le blues ultime de Rory Gallagher, la couleur celtique de l'intro (encore plus flagrante en live) donne le ton à cette complainte, cet hymne à la solitude. Il deviendra un énorme classique et ses paroles prendront une nouvelle dimension lors des derniers moments de sa carrière. Incontestablement la perle de l'album !
L'album de 1973 se termine avec Admit It et son gimmick de batterie en intro quasiment Funk. Un titre qui se pare d'une ambiance assez sombre, on pourrait se risquer à le rapprocher de certaines compositions du Deep Purple Mk III.


Le premier Bonus Tracks de la réédition de 2000 est  Tucson, Arizona -titre country du rocker Link Wray  de 1972. Rory s'illustre par son jeu au bottleneck et par un chant incroyablement sûr et une voix claire.
Le second bonus Track est Just A Little Bit, un titre du chanteur et pianiste Blues Rosco Gordon. Repris par Rory sous la forme d'un boogie digne des plus grands brûlots texan. Il figurait à l'origine sur la première version du Live Irish Tour'74.




Avec Tattoo, Rory semble enfin avoir trouver ses marques dans cette nouvelle formation. Il signe quelques uns de ses plus grands classiques, qui pour la plupart seront transcendés en live et notamment sur la tournée qui donnera naissance au célèbre Irish Tour '74.







dimanche 10 octobre 2010

Blueprint (1973)

Rory Gallagher Band Mk II


1. Walk On Hot Coals - 7'03
2. Daughter of the Everglades - 6'13
3. Banker's Blues - 4'46
4. Hands Off - 4'31
5. Race the Breeze - 6'54
6. Seventh Son of a Seventh Son - 8'25
7. Unmilitary Two-Step - 2'49
8. If I Had a Reason - 4'30

Bonus tracks de la réédition de 2000:

1. Stompin' Ground - 3'31
2. Treat Her Right - 4'00

Au mois de juin 1972, la nouvelle tombe comme un couperet - Wilgar Campbell jette l'éponge. Il est de plus en plus anxieux à l'idée de devoir prendre l'avion. Cette phobie naissante met ainsi un terme à sa collaboration au sein du Rory Gallagher Band.
Campbell est remplacé au pied levé par le gallois Rod De' Ath  qui officiait avant au sein du groupe Blues - Killing Floor. Il fait alors une entrée remarquée dans le groupe (alors encore au format trio) lors du concert au Savoy Lemerick de mai 1972.
Deux mois plus tard c'est au tour du claviériste Lou Martin (lui aussi ancien Killing Floor) d'intégrer le Rory Gallagher Band.
Le Rory Gallagher Band Mk II est alors né.



Fin 1972, le groupe devenu quartette entre en studio pour donner naissance au 3ème album studio de l'irlandais. L'album sortira en février 1973.
Blueprint tranche tout de suite avec ses prédécesseurs de par son côté plus produit. Le clavier gommant le tranchant de la guitare de Rory et cet aspect live qui faisait la particularité de l'album éponyme et de Deuce. Cette raison sera d'ailleurs responsable de sa relative impopularité au près des fans de la première heure.

L'album s'ouvre avec Walk On Hot Coals, une version transformée du classique de Howlin' Wolf - Shake For Me. Totalement méconnaissable, le titre bénéficie de nouvelles paroles et d'un riff de guitare joué à l'unisson avec le clavier. Les échanges clavier/guitare constituent l'intérêt majeur de ce titre. On notera simplement que ce morceau prendra pleinement sens, sur scène et notamment lors de la tournée qui donnera naissance au mythique Irish Tour'74.


Avec Daughter Of The Everglades, Rory compose un titre audacieux, plus écrit que le précédent et où le clavier de Lou Martin tient une place de choix. Un titre dont le style demeure indéfinissable... on décèle cependant une certaine influence celtique.

Un album du Rory Gallagher Band  ne serait pas ce qu'il est sans une reprise de Blues acoustique. Banker's Blues du Bluesman Big Bill Broonzy est reprise par le groupe dans un esprit festif qui sied bien aux paroles teintés d'humour du classique de Broonzy.

Souvent confondu avec Hands Up de l'album éponyme, Hands Off est pourtant à l'opposé de ce dernier. Le premier étant un Rock où les breaks de batterie sont légions alors que sur le second il s'agit d'un Shuffle Rock sans réelle surprise qui prendra sa vraie dimension sur scène de part l'enthousiasme transmis par les musiciens.
Race The Breeze poursuit sur cette note de légèreté où chacun des protagonistes se livrent à cœur joie sur leurs instruments. Un titre enjoué dont le principal attrait réside dans les parties de slide de Rory ponctuant le titre.

Pochette Originale

Le côté sombre de Seventh Son Of The Seventh Son tranche par contre complétement avec les autres titres. Construit autour du motif rythmique joué par Gerry Mc Avoy auquel vient se superposer les autres instruments. Outre la cohésion du groupe ce morceau montre que Rory n'est pas uniquement un fin guitariste et improvisateur, il sait aussi créer de véritables pièces écrites s'étirant sur plusieurs minutes. A noter l'apparition furtive du saxophone en fin de titre mais uniquement pour tapir un fond sonore.

Unmilitary Two-Step est l'autre titre acoustique de l'album. Plus intimiste cet instrumental a le mérite de montrer l'érudition de Gallagher dans le finger picking Folk.
L'album original de 1973 se termine sur le titre If I Had A Reason, un titre Country plutôt plaisant où les musiciens sans bavardage inutile se mettent au service du titre qu'ils interprètent.

Les Bonus Tracks de l'édition de 2000 sont Stompin' Ground, un shuffle où la slide est reine... et Treat Her Right, reprise de Roy Head & The Traits. Hommage de Rory à la période où il officiait dans des showbands (Fontana Showband & Impact Showband).

Blueprint est loin d'être exempt de défaut, l'insertion des claviers de Lou Martin ne se faisant pas toujours de manière convaincante. Ils sont souvent là pour accompagner mais ne sont rarement l'élément central des compositions comme se sera le cas par la suite.
Cependant l'album a le mérite de montrer un artiste sous un autre jour, cherchant constamment à se renouveler.